Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Ce jeune homme, c’est le docteur que nous avons vu, il y a un instant, sur le quai. Le vieillard répète ce qu’il vient de dire aux habitants de la berge, ajoutant quelques remarques fort peu agréables à l’adresse des docteurs.

— Doucement ! père, réplique le nouveau venu d’un ton un peu contrarié. N’insultez pas tout le monde de la science médicale, à cause de l’ignorance de certaines gens… Il y a des docteurs qui ne méritent pas même d’être appelés médecins, mais il y a des médecins qui ne sont pas docteurs et qui devraient l’être.

— Pardon ! mon cher ami, si j’ai dit quelque chose qui vous ait déplu… Je n’ai pas eu l’intention de vous blesser… Mais je souffre tant ! je souffre tant ! Et le vieillard grimace à faire rire une figure de bois.

— Je crois, reprend le jeune homme, que l’on peut vous remettre aussi bien que vous étiez à l’âge de vingt cinq ans.

— Vous ?

— Oui, moi.

— Êtes vous docteur ?

— Oui.