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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.
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— C’est dommage que la défunte Julie ne revienne pas maintenant ! hazarde la petite Michelle Rivard qui n’a pas eu l’occasion de risquer son mot plus tôt.

— La pauvre femme ! elle est avec le bon Dieu depuis longtemps ! observe, de sa voix chevrotante, la mère Lozet. Quand je pense que ce fut moi qui lui annonçai le malheur !… Si j’avais su dire mieux ces choses-là, peut-être ne serait-elle pas morte. J’ai toujours senti comme un remords.

— Ne dites donc pas cela, mère Lozet, personne n’eut fait mieux que vous. Elle avait à mourir : c’était sa destinée !

Cette fataliste se nomme Angèle Boisvert.

Au même instant passe, gracieuse et légère, un livre de messe à la main, la plus jolie fillette de la concession Saint-Eustache.

— Regardez donc Noémie Bélanger, dit la voix stridente, a-t-elle l’air fier un peu !

— Elle espère se marier avec Joseph ! ajoute le baryton.

— Il lui a parlé : je le tiens de bonne part.

— C’est une excellente enfant, allez ! pas