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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

sieurs de ces hommes importants qui tenaient, dans leurs mains, la balance de ses destinées ; mais deux seulement lui firent bon accueil. Alors il se décida de ne plus faire l’école. Il écrivit en conséquence, au président des commissaires une lettre pleine de fautes, qu’il signa Rasette, et, quelques jours après, il quitta, la paroisse.

Dans le même temps une jeune fille disparaissait. Les commérages allèrent leur train.

— Ah ! — disait Rosalie Dumais, qui travaillait au métier chez la Paul Durand, où il y avait réunion de voisines, — cela ne me surprend pas !… cela ne me surprend pas !… Il y avait quelque chose, je le savais bien…

— Qui a bu boira ! eh bien ! ça c’est pareil ! observait d’un ton judicieux la mère Lozet.

Une autre, la veuve Bernier, reprenait : Si cette pauvre Tellier n’était pas morte, cette fille-là ne serait pas retombée.

— Tu crois ? ah ! va ! c’est malaisé à dire, glapissait une voix grêle : je pense comme la mère Lozet : qui a bu boira ! qui a…

— Encore, si c’était un bel homme ! mais il n’est pas si drôle ce maître d’école, risqua, à son