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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

du bruit, Joseph se glisse dans la batterie, (l’aire) entre dans le trou à balle, ouvre doucement la porte qui communique à l’écurie. Au même moment un cri formidable le fait frissonner de la tête aux pieds.

— Le voici ! le voici !

Tout le monde se précipite vers celui qui pousse le cri de triomphe.

— Où ? où ? Tiens-le ! tiens-le !

— Je ne le tiens pas, mais je tiens son sac de provisions… il ne doit pas être loin…

Madame Eusèbe demande d’une voix anxieuse : Ma bourse n’y est pas ? regardez donc comme il faut.

— Pas de bourse !

L’enfant se remet vite de sa peur quand il reconnaît que c’est son petit sac de vivres qui cause, cet émoi. Il reprend courage, passe derrière les vaches étonnées de ce vacarme, et sort par le guichet où l’on jette le fumier. Dans les moments critiques, l’on ne choisit pas les chemins, et l’on préfère le chemin étroit et malpropre qui nous sauve, au chemin large et parfumé qui nous perd.

Le petit Joseph courut longtemps à travers