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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

songe comment il pourra éviter le châtiment. Quelques voisins arrivent avec madame Eusèbe. Ils sont suivis de plusieurs petits garçons, les compagnons d’enfance de Joseph. Ces gamins semblent heureux de sacrifier leur ami au plaisir de passer pour les plus fins limiers. Le plus ardent de tous est le mauvais Ferron. Ils grimpent sur le fenil, et, comme des rats, ils s’enfoncent dans les chemins connus. Joseph a presque envie de pleurer : il est tenté de se livrer à son oncle et d’implorer son pardon. Cependant le souvenir de toutes ses souffrances passées, et la vue des supplices qui l’attendent, l’empêchent de prendre ce parti. Il résout de lutter de ruses avec ses ennemis.

— L’as-tu trouvé ?

— Est-il ici ?

— Est-il là ? demande-t-on de toute part.

Et chacun court sur le fenil, soulevant et retassant les bottes de foin.

— Il est pourtant là, dit Asselin.

— Oui, il y est ! repart sa femme. J’ai entendu crier le foin, tout à l’heure.

— Il y était, mais il n’y est plus. À la faveur