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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Ces gaillards, marmote-t-elle, sont-ils espiègles !

— Où est la Louise donc ? demande Luc le joufflu.

La Louise, c’était la fille de la mère Labourique… La vieille répond par un petit coup de tête et un clignement de l’œil qui sont probablement compris, car tous partent à rire.

— Paies-tu la traite aussi ? demande Poussedon à celui qui se charge des frais du repas.

— Sans doute ! j’ai de l’argent plein mes poches aujourd’hui ; des pièces de cinq francs encore ! Et en parlant ainsi, Picounoc la main sur son gousset qui rend un son argentin.

— Varenne d’un nom ! Picounoc, dis-nous comment cela se fait.

— Comment cela se fait, Tintaine ? c’est un miracle  !

— C’est bien un miracle en effet.

— Je te le jure. Ah ! vous êtes des incrédules, vous autres ! vous êtes des impies ! Vous ne croyez pas aux miracles de la bonne Sainte Anne.

— Moi j’y crois ! dit Luc Sanschagrin.