Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

1838, quand on entendit publier, premier et dernier ban, Eusèbe Asselin et Caroline Racette, la sœur du maître d’école. Après la messe ce fut, parmi les jeunes gens sur le coteau, un feu roulant de quolibets et de mots drôles à l’adresse des promis ; ce fut un éclat de malice parmi les femmes assises autour du poêle, dans la maison publique.

— C’est elle qui va faire une femme d’habitant ! disait Catiche Blais. Elle n’a jamais mis le pied dans une étable pour traire une vache.

— Elle n’est seulement pas capable de couper une gerbe d’avoine ! reprenait la Lique.

— Je vous demande où il a eu les yeux ? observait une autre. Une autre répondait : Après tout, elle le vaut bien : il n’est pas si drôle.

— Ah ! tu dis cela parce qu’il n’a pas voulu de ta nièce.

— Quand même il l’aurait demandée, il ne l’aurait pas eue. Elle n’est pas pour prendre un marabout comme ça. La mère des garçons n’est pas morte !

Mais la langue la plus méchante de toutes, était celle de demoiselle Josepte Racourci la