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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

mais de suite, et courent vers la porte de la classe.

— C’est toi qui restes avec la taque ! (le tac, peut-être).

— Non, je l’ai donnée à Henri.

— Ce n’est pas vrai !

— Oui ! j’ai touché la queue de ta blouse !

— As-tu la pelote, Alec ?

— Non, c’est petit Pierre qui l’a.

— Serre-la bien, petit Pierre ! on jouera après l’école !

Ainsi crient les enfants en courant à la classe. Ils entrent ! Les petites filles s’asseyent d’un côté, les petits garçons, de l’autre. Le maître se place à une table au milieu de la salle, en avant des bancs. Il frappe de sa règle de merisier un livre qu’il tient à la main. Tous les enfants se mettent à genoux en se bousculant assez fort. Le maître récite l’Ave, Maria. Les écoliers répondent avec distraction : Sancta Maria… puis s’assoient de nouveau, se hâtant de feuilleter leurs livres pour trouver et repasser la leçon. Alors le petit Joseph, les yeux rouges et les habits couverts de boue, paraît sur le seuil de la porte.