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maîtresse de la maison demeure stupéfaite. Le maître d’école rentre, fou de rage :

— C’est lui ! dit-il aux constables, c’est le voleur ! c’est le faux pèlerin ! c’est lui, prenez-le ! canaille, va ! tu vas le payer !

Les constables mettent la main sur l’épaule du pèlerin : Au nom de la reine, vous êtes notre prisonnier.

Le muet les regarde d’un œil qui veut dire : Pourquoi ?

— Vous êtes accusé de vol, continue l’un des constables.

— Du vol qui a été commis à Lotbinière, chez un nommé Asselin, ajoute un autre.

Le muet courbe la tête. Il n’a pas songé à cette affreuse alternative de la mort ou de l’accusation. Toute résistance étant inutile en face de quatre hommes bien armés, il se laisse mettre les fers aux mains.

Racette s’approchant de la maîtresse lui dit : Vous le voyez, madame, l’on vous débarrasse du plus vilain coquin que la terre ait jamais porté. Je suis un brave et honnête homme moi, ces messieurs le savent et peuvent