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toutes ces paroles ? Quand même il embrasserait la petite Marie-Louise ! Elle est gentille, et rien de plus naturel que de l’embrasser.

— Oui, répartit Geneviève, mais ce n’est pas la première fois.

Deux voitures s’arrêtent à la porte ; ce sont celles que le pèlerin a vues venir. Quatre hommes descendent des calèches et entrent sans frapper. Deux cris terribles font à la fois trembler la calme demeure, un cri de terreur, un cri de triomphe :

— Racette !

— Geneviève !

À ce cri le pèlerin bondit. Geneviève entraîne l’enfant et cherche un refuge dans sa chambre à coucher.

Le maître d’école la poursuit en riant et en se frottant les mains de joie : Le pèlerin ressemble au jeune lion que la balle de plomb a blessé. La colère décuple ses forces. Il empoigne le maître d’école par les reins, l’écrase sur le plancher, le traîne jusqu’à la fenêtre et le jette dehors comme une guenille que le taureau fait voler du bout de ses cornes. La