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— Il n’a pas voulu boire avec nous : vous ne l’avez pas remarqué ?… Si je le connais !… Ah ! il est bien capable de vous dépouiller et d’en dépouiller d’autres, le brigand !

— Quelle est son occupation ?

— Il ne fait rien et il fait toutes sortes de choses : l’hiver, il va dans les bois, puis il descend sur les cages, puis il flâne sur les quais et dans les auberges… C’est un rien qui vaille.

— Il faut le pincer !

— C’est cela ! il faut le pincer !

— Combien vous dois-je ? demande Asselin à la Louise.

— Une piastre, monsieur.

L’habitant jette une piastre comme il eût jeté un sou.

Le charlatan lui offre un verre ; ils sortent ensuite et reviennent sur le marché. Le docteur se hisse sur sa boîte de bouteilles ; monsieur Asselin se perd dans la foule et questionne tout le monde. Personne n’a vu le muet.

Comme il s’éloigne de la place, peu satisfait