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quelques bouteilles de sirop de la vie éternelle. Sans adieu !

Il redescend, la foule s’écarte. Suivi d’Asselin, il gagne l’auberge de l’Oiseau de proie.

— La mère, dit-il, une petite chambre, un jeu de cartes neuves et la Louise ! C’est important ! Ah ! j’oubliais de vous présenter M. Asselin, de Lotbinière. M. Asselin a été volé il y a quelques jours de la façon la plus ignoble. Il faut que les cartes parlent.

— Entrez ici ! fait la vieille hôtelière.

La Louise arrive tenant, d’une main, une chandelle jaune comme sa gorge, et, de l’autre, un jeu de cartes. Elle allume la chandelle, la dépose au milieu de la table, sur une croix peinte en noir. Elle bat les cartes, les fait couper en trois par Asselin et regarde la carte de dessous de chaque paquet. Elle hoche la tête. Asselin ne présage rien de bon. Elle prend le premier paquet, l’étend en forme d’éventail dans sa main gauche et dit, en s’arrêtant de temps en temps, comme pour lire dans le cœur des cartes :