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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Mais comment a-t-il pu faire, répliqua la femme, l’échelle est trop courte ?

— C’est le diable qui l’a aidé.

— Vite, va chercher du monde ! cours chez Bélanger ; cours chez Blais ! il faut rejoindre le voleur ! Il faut le rejoindre !

Asselin va raconter son malheur à ses voisins, qui sont extrêmement surpris et chagrins. La petite Noémie pense que les voleurs peuvent bien être les trois individus qui lui ont causé, le soir de la veille, une si vive alarme. Son père n’est pas loin de croire la même chose. Il fait part à Asselin de ce qu’il sait de ces trois étrangers. Asselin hoche la tête. Il a un soupçon lui ; s’il ne l’a pas, il veut l’avoir et le faire partager.

— Ce pourrait être, après tout, ce diable de muet que vous vous obstinez à prendre pour mon pupille. Il est plus rusé que vous ne le croyez. L’avez-vous vu ? Est-il ici ? où est-il ?

Noémie ressentit une grande peine de cette parole méchante : Non ce n’est pas lui, pensa-t-elle, ce ne peut être lui ! On n’est pas hypocrite jusqu’à ce point ; on ne se joue pas ainsi