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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

avait un petit voyage à faire ? c’est peut-être aussi ce chien de muet ?… vu que je l’ai envoyé hier.

— C’est bien probable !

— Rien de plus certain.

— Je monte au grenier pour voir si rien n’a été touché !

Et madame Asselin monte. On l’entend marcher de côtés et d’autres, s’arrêter, puis repartir et s’arrêter encore… puis l’on entend un cri étouffé, sinistre, terrible. Eusèbe est en haut en un clin d’œil. Sa femme tient à la main un vieux pied de bas mal ravaudé et une casquette antique tachée de graisse et ornée d’un large accroc.

— Vides ! mon cher Eusèbe, dit-elle, vides ! plus rien !… volé !… tout a été volé !…

Et elle sanglote, et sa face est pâle et livide comme un masque de plomb.

— Malédiction ! crie Asselin en prenant la casquette et le bas, qu’il tourne et retourne en tous sens. Il s’avance vers la petite fenêtre, se penche en dehors et aperçoit l’échelle : Le voleur est monté par ici, hurle-t-il ; l’échelle du fenil est là.