Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

promenade en voiture, c’est le couronnement obligé de notre fête.

Les brigands ne se rendirent à Québec que le deuxième jour après le vol. La première journée, ils restèrent cachés dans une grange isolée, de l’autre côté du domaine. Ils marchèrent toute la nuit suivante, et le matin du deuxième jour ils s’embarquaient au saut de la Chaudière, dans une chaloupe mal enchaînée. Par délicatesse, ils ne voulurent pas en éveiller le propriétaire.

Asselin fut matinal ce jour-là. Il prit un petit verre de jamaïque, alluma sa pipe et se rendit à sa grange pour soigner les chevaux qu’il tenait à l’écurie pendant les récoltes. Il s’arrête court en voyant vide le parc de « Carillon. » Carillon c’était son gros cheval rouge.

— Comment cela se fait-il qu’il ait pu se détacher ?…

Il entre dans la parc, trouve le licou : C’est curieux ! murmure-t-il. Il regarde aux chevilles de bois où sont pendus les harnais de travail. Un harnais de parti !… Il a un serrement de cœur. Il sort.