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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

On eût dit des bêtes fauves qui ont peur de la clarté du jour et ne rôdent que dans les ténèbres. Le faux bourgeois avait proposé d’abord de tuer le muet.

— Il nous jouera de mauvais tours ce garçon-là, je le redoute, avait-il dit.

Le canotier ne s’y était pas opposé.

— Ce serait maladroit, avait répondu le charlatan ; j’ai mon idée.

Les deux brigands s’inclinèrent devant la volonté du jeune docteur.

La maison d’Eusèbe Asselin reposait dans un silence profond. La porte de devant et celle de derrière étaient fermées par des loquets, les fenêtres, par de bonnes barres perpendiculaires qui s’enfonçaient dans la tablette, en bas, et dans le cadre en haut, juste au milieu, tenant ainsi les deux côtés à la fois. Les voleurs firent le tour de la maison, cherchant une entrée.

— Ici ! dit tout à coup le canotier ; la petite fenêtre du pignon est ouverte.

— Mais il n’y a pas d’échelle.

— Cherchons.