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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— J’ai besoin de quelqu’un moi pour m’aider à finir mes récoltes, repart Asselin.

— Engage-le donc, alors.

— J’en ai envie.

— Tu peux essayer. Il ne perdra toujours pas de temps à jaser.

— Voulez-vous venir chez moi, demande Asselin au jeune homme, je vous donnerai quatre piastres par mois et la nourriture ?

Un sourire de satisfaction passe sur la figure sereine du muet, il tend sa main à l’habitant qui la serre en disant : C’est conclu !

Je ne sais quoi, mais alors il se passa quelque chose de mystérieux dans le cœur de la belle Noémie Bélanger : elle-même ne put se rendre compte de ce trouble nouveau.

Les bateaux se rendirent heureusement à leur destination et chacun des passagers prit le chemin de sa maison.

La chance était pour Asselin, car le muet montait à Lotbinière pour déjouer le complot des voleurs.