Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.
249
LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Non !

— C’est tout ce que nous voulions de toi.

— On peut faire sa connaissance !

— Va donc lui parler.

— C’est facile.

Et il se dirige vers le jeune étranger dont les yeux rêveurs sont toujours attachés sur les flots.

— Il vente une bonne brise, lui dit Asselin.

Pour commencer une conversation toutes les phrases sont bonnes, pour la finir les bonnes sont rares. L’inconnu lève sur son interlocuteur un regard doux et fait un signe de tête en souriant.

— Vous allez à Lotbinière ?

Même geste.

— Vous n’êtes pas de la paroisse ?

Le jeune homme fait un signe nouveau qui veut dire oui ou non. Eusèbe commence à trouver le jeu ennuyant. Converser à deux, cela passe, souvent même cela est très agréable mais à converser seul l’on s’ennuie : je n’y vois qu’un avantage : les sottises que l’on dit ne sont point répétées. Bélanger et plu-