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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Il faut qu’il fasse un coup de maître pour son premier coup, dit Robert.

— M’est avis, observe le charlatan, qu’il vaut mieux agir sans lui pour cette fois. Il aura de la répugnance à dévaliser un ami, un parent ; laissons-le s’aguerrir ailleurs que dans sa paroisse. Trop de souvenirs se dresseraient devant lui.

— Un parent ? font les autres, étonnés.

— Eh oui ! un beau-frère.

— Le docteur a raison, repart Charlot.

— C’est possible ! avoue le chef. Alors agissons sans lui et à son insu. Quand irons-nous ?

— La semaine prochaine, si rien n’empêche.

— Si nous montions demain ? propose Charlot.

— Non ; Asselin pourrait avoir des soupçons, sinon avant du moins après l’affaire, réplique le chef.

— Voici ! l’on pourrait le retenir ici, lui faire manquer le bateau, et se rendre chez lui pendant que sa femme est seule.

— Il est difficile de surprendre une femme seule : elle se tient sur ses gardes, elle est sur le qui vive.