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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Le maître d’école sortit. Le feu jaillissait de ses prunelles, la rage faisait claquer ses dents…

Quand il entra chez lui, il trouva son beau-frère Eusèbe en train de badiner avec des nymphes de la rue St. Joseph. Mademoiselle Paméla l’avait mis au courant de ce qui s’était passé depuis quelques jours. Eusèbe fut rudement désappointé. La rue St. Joseph n’avait pas mieux gardé sa victime que le bois du domaine. Cependant les fumées du rhum obscurcissaient un peu son jugement ; il ne songeait pas aux conséquences que pourrait avoir cette disparition, et se laissait enivrer par les jouissances de l’heure présente. Racette fut d’abord d’une humeur intraitable ; mais il se calma. L’espoir de retrouver tôt ou tard Geneviève et l’enfant, et de se venger mieux quand on ne le soupçonnerait plus de haine, lui fit supporter sa nouvelle déception avec plus de patience.