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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

surpris, demande ce que signifie cette brusque visite.

— Sauvez-nous de cet homme ! dit Geneviève, hors d’elle-même. Et elle entraîne la petite au fond de la pièce, comme pour la cacher.

Racette réplique brutalement et avec audace : C’est ma femme ! c’est ma nièce que j’élève… je les réclame !… Vous ne pouvez pas me les refuser…

Le prêtre hésite : Qui êtes-vous ? demande-t-il à Racette.

— Je suis Joseph Racette, de Lotbinière, maître d’école.

— Vous êtes sa femme ?…

— Non, Monsieur le curé.

— La misérable ! fait Racette.

— Le curé s’adressant à la petite : Connais-tu cet homme ?

— Mon oncle, dit l’enfant en souriant.

— L’innocence est admirable, observe le curé, et son témoignage porte la conviction dans les esprits.

Racette s’applaudit de son audace.