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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

courent côte à côte, tête contre tête, et les roues, à chaque moment, sont sur le point de se broyer dans un choc terrible. Penché en avant, Racette regarde Geneviève d’un air moqueur.

— Arrête donc, ma belle ! Tu n’as pas coutume de te sauver ainsi !… Arrête donc ! nous allons monter dans la même voiture !

Geneviève ne voit rien, n’entend rien… La petite Marie-Louise dit : Mon oncle ! c’est mon oncle ! on peut bien l’attendre.

La calèche qui emporte le maître d’école se trouve enfin devant l’autre.

— Bien ! maintenant, barre la route ! ordonne Racette.

Le cocher obéissant guide son cheval de façon à gêner la fuite de l’autre… Le maître d’école se penche pour regarder le résultat de ce stratagème. Il n’y a plus rien ! L’autre voiture a décrit un demi-tour et s’est jetée dans le chemin qui conduit au presbytère. Geneviève et l’enfant n’ont que le temps de descendre et de se précipiter dans la maison, quand arrive le maître d’école. Il ne rit plus, mais la colère transforme son visage. Le curé,