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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

lance sur la route. Les roues de la calèche tournent comme deux scies rondes. Pour se garer de cet attelage rapide les autres voitures cèdent tout le chemin. Les deux calèches passent devant le palais et s’engagent dans la rue St. Joseph, qu’elles suivent jusqu’à la rue du Pont. Alors, tournant à droite, elles prennent celle-ci pour gagner la campagne.

Quand la calèche qui emportait Geneviève et Marie-Louise passa la barrière du pont Dorchester, l’autre n’était plus qu’à quelques perches en arrière.

— Fermez la barrière ! cria le premier cocher au gardien, fermez vite ! nous sommes poursuivis.

Le gardien ferme la barrière. Racette qui vient de dire à son charretier : Passe tout droit si la barrière est ouverte, pousse un juron en voyant le gardien la refermer. Mais le retard n’est pas long, et la rapidité du cheval qui se sauve n’est égalée que par la rapidité de celui qui le poursuit. Les fers résonnent fort sur le chemin durci. Déjà des flocons d’écume se forment sous les harnais, et les chevaux exhalent, de leurs naseaux di-