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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

XXVI.

LES DEUX CALÈCHES.


Le maître d’école chercha Geneviève et la petite Marie-Louise, pendant trois jours, et ne put découvrir le lieu de leur retraite. Il ne pouvait s’expliquer une fuite aussi prompte et si peu préméditée. Il se perdait en conjectures : Serait-ce le muet ? pensait-il, serait-ce Geneviève ? Il se rendit à l’auberge de l’Oiseau de proie, où flânaient toujours quelques uns de ses nouveaux compagnons. Il leuf fit part de sa mésaventure : tous jurèrent de l’aider dans ses recherches. Et en effet, ils se répandirent dans la ville, comme des bêtes fauves, rôdant, flairant partout, s’attardant aux coins des rues pour épier les gens et questionnant tout le monde. Mais leurs peines furent inutiles ; ils travaillèrent en pure perte. Une retraite sûre autant que sacrée donnait aux fugitives son efficace protection contre leurs ennemis. Le vendredi arriva. Racette