Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/197

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

d’extraordinaire. Paul Hamel dit pour leur ôter cette idée sombre : Si quelqu’un a mérité d’être puni, c’est moi ! puisque c’est moi qui lui conseillais de faire ce qu’il a fait. Or je parle encore comme rare de créatures, et le bon Dieu n’a pas l’air de s’en apercevoir ; donc ce n’est pas Lui qui a puni Djos ; donc Djos est plus fin que vous autres, et il vous mystifie.

— Mais il pleure ! observe le couque.

— Toi, tu n’as pas voix délibérative au conseil, réplique Picounoc… ferme !

— Délibère avec ta marmite, dit Tintaine.

Cum marmitâ tuâ ! ajoute l’ex-élève qui sort de la cabane.

— Où vas-tu lui demande-t-on.

— Écoutez ! audite ou auditote, c’est la même chose, s’il est ivre, il faut veiller sur lui et ne pas le laisser périr dans les neiges éternelles, in ignem œternum ! traduction libre ; je vais, je vois et je viens ! Veni, vidi, vici ! toujours traduction libre.

— Va ! et que le diable t’accompagne.

— Merci ! c’est un meilleur compagnon que toi, Picounoc.