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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Tu as raison, répondit le chef. Vends des bouteilles de sirop, cela nous paiera mieux.

— D’ailleurs, observa Charlot, si nous le dépouillons, il soupçonnera le docteur qui l’a prié de venir ici, et la vente des drogues en éprouvera un échec redoutable.

L’argent fut remis dans la bourse, et la bourse dans le gousset du dormeur enivré, qui ne s’éveilla qu’une heure après. Les brigands n’avaient pas quitté l’auberge.

— Vous m’avez mis dedans, dit Asselin en prenant un air joyeux pour effacer sa honte.

— C’est un accident… ça se pardonne. Au reste, personne que nous ne vous a vu ; personne ne le saura jamais.

— Et puis, repartit Asselin d’un air plus dégagé, est-ce que je ne suis pas libre de faire une petite fête avec de nouveaux amis ?

— Sans doute.

— Surtout avec un homme important et remarquable comme monsieur. Il montrait le docteur.

— Vous me faites un compliment qui me rend orgueilleux, répliqua le charlatan.