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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Pas de refus, puisque vous êtes assez poli pour me l’offrir.

— Le charlatan invite ceux qui sont dans l’appartement à venir trinquer avec M. Asselin. Un seul refuse, d’un geste qui ne permet pas d’insister.

— Mais je crois, dit Eusèbe, dévisageant l’un des buveurs, que c’est vous qui avez été guéri tout à l’heure d’un rhumatisme.

— Moi-même, monsieur, et je viens ici remercier de nouveau mon sauveur, et lui demander de me vendre encore quelques bouteilles de ce remède impayable ; car je demeure loin de la ville, et une fois parti, je ne sais quand j’y reviendrai.

— Vous êtes bien bon, répond humblement le charlatan à son admirateur, qui n’est autre que son complice, le vieux St Pierre. Vous n’êtes pas pressés, messieurs, continue-t-il, asseyons-nous et causons un peu. J’aime beaucoup à parler de la campagne, et des travaux des champs.

Tout le monde put s’asseoir, grâce au nouveau banc que la mère Labourique avait fait placer le long de la cloison. Les rondes se