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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

table qui vous invite. Venez, vous tous qui souffrez, jeunes et vieux, hommes et femmes ! Quel que soit le mal que vous endurez, j’ai un remède pour le guérir. C’est le sirop de la vie éternelle ! C’est écrit sur les bouteilles ; pas de contrefaçons possibles ! Ce n’est point du charlatanisme que je fais. Vous m’avez vu enlever, comme par enchantement, les douleurs les plus aiguës. Je suis sûr de mon art, et ce n’est point pour l’argent que je travaille, c’est pour le bonheur de l’humanité souffrante !…

Les habitants s’approchent peu à peu.

— Prenez donc soin de nos effets, disent les plus avides aux moins empressés, nous allons voir ce que c’est, et nous ne serons pas longtemps.

Le cercle des curieux s’élargit, et le charlatan s’anime. Rien comme d’être écouté pour donner de la verve. Le docteur à la barbe rouge et au sirop de la vie éternelle continue : « Mesdames et messieurs, souffrez-vous du mal de dents ? ce mal qui vous met la rage au cœur et les larmes aux yeux. Avez-vous des rhumatismes, entendez-vous ? ces douleurs inexplicables et invisibles qui vous broient la moelle