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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

mugissements… Geneviève marche avec courage ; ses pieds brûlants glissent ; ses jambes s’affaissent sous elle ; sa respiration soulève violemment sa poitrine, et son cœur bat d’une manière extraordinaire. Déjà ses regards se voilent, le ciel tourne sur sa tête, le soleil s’obscurcit, la nuit l’enveloppe, elle tombe !… elle tombe évanouie au pied de la croix.

— Tu fais un rêve pénible, Geneviève ! éveille-toi, dit alors le maître d’école, touchant de la main l’épaule recouverte de la jeune fille.

— Mon Dieu ! s’écrie-t-elle en s’éveillant, où suis-je ? Est-ce un rêve ? est-ce vrai !… l’enfant ! la croix !

— Es-tu folle ? allons ! tu rêves encore ; tu as un cauchemar.

Geneviève s’éveilla tout à fait.

— Je suis malade, dit-elle… je souffre… ah ! laisse-moi me reposer.

Le maître d’école, un peu contrarié, s’en alla dormir ailleurs.