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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

pas plus que de son frère le petit Joseph. Des amitiés à ma sœur. Brûle cette lettre. Ton beau-frère pour la vie.

José Racette.

P.S. Viens donc à Québec vendredi.


Le maître d’école descendit à la Basse-Ville, et donna au petit François Durand, qui demeurait à douze arpents de chez Asselin, la lettre soigneusement cachetée :

— Prends-garde de la perdre, mon garçon, recommanda-t-il au jeune homme.

— Ne craignez rien, Monsieur le maître, je vais la mettre dans la poche de mon gilet, et je vais attacher la poche avec une épingle… Comme cela, il n’y a pas de danger.

Le petit Durand s’acquitta fidèlement de sa commission.

— Tenez, Monsieur Asselin, une lettre de M. Racette — dit le jeune homme en tendant le billet au cultivateur.

Asselin lut en épelant quelques mots par ci, par là, puis il se rendit à la maison : Caroline ! Caroline ! crie-t-il en entrant. La chance nous court ! Vois donc ! Il lui passe la lettre qu’elle lit à son tour…