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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

pour nous aider ! criai-je. Le muet arrive et l’on s’éloigne à force d’aviron !

— Une chance ! une grande chance ! murmure le chef. Mais si l’on s’aperçoit, au jour, que le bois manque, on viendra ici, le muet vous reconnaîtra.

Il ne reconnaîtra pas le bois, la marque est enlevée déjà, et remplacée par une autre. Au reste, un homme qui ne parle point n’est jamais à craindre.

Le malheureux Djos est bien désolé. Il marche à pas lents dans les rues désertes, ne sachant où se diriger : Quelle est donc cette enfant, cette petite Marie-Louise ? se demande-t-il. Elle appelle Racette son oncle… Et Racette la réclame et la garde comme ayant des droits sur elle !… Serait-ce une enfant de mon oncle Eusèbe, le beau-frère de Racette ?… Un éclair illumine sa pensée : Oh ! si c’était elle ! si c’était elle… Ils sont si méchants ?… Pauvre petite Marie-Louise ! Mon Dieu ! que ce ne soit pas elle !… entre les mains de ce misérable… Mais il va la ramener à Lotbinière… J’irai à Lotbinière ; il faut que je sache quelle est cette enfant… Mon Dieu si c’était ma petite sœur : Il se peut qu’elle appelle