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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Battefeu ! c’est heureux pour lui… surtout s’il ne revient plus. Si la petite fille disparaissait maintenant !

— La petite Marie-Louise ?

— Oui.

— Une petite fille ce n’est pas malaisé à faire disparaître… Il y a plusieurs moyens.

— Diable ! que renotez-vous là, vous autres, reprend le vieux brigand, je ne vous comprends pas ?

— Rien de drôle pour vous, répond le jeune charlatan. Joseph et Marie-Louise sont deux orphelins, propriétaires futurs de la plus belle terre de Lotbinière. Ils sont sous la tutelle de leur oncle Eusèbe Asselin. Eusèbe est le beau-frère de M. Racette, notre nouveau compagnon. Voilà pourquoi M. Racette battait fort le petit Joseph, et voilà pourquoi le petit Joseph et sa sœur feraient bien de disparaître. Je me place au point de vue du tuteur.

— Connu ! observe le vieux. Et si cela nous rapportait quelque chose, nous pourrions peut-être mettre la main à la charrue.

— J’y penserai dit Racette.

— Et c’est tout ce que vous avez fait dans