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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— De rien !

— De la prison ?

— Non !

— De l’exil ?

— Non !

— De la potence ?

— Non !

— Du diable ?

— C’est un ami d’enfance !

— Bravo ! prenons un coup pour sceller l’union : vous appartenez à une société de voleurs bien honnêtes… qui ne font de mal à personne sans nécessité ; qui ne versent pas le sang pour le plaisir de le voir couler ; mais qui se tiennent sur la défensive et se jurent protection mutuelle.

— Merci, chef ! c’était le rêve de ma vie !

— Vous n’avez plus qu’à payer votre entrée.

— Voici !

Le vieux Saint-Pierre compta en souriant.

— Correct ! dit-il.

Les trois nouveaux amis s’assirent à la table et burent en causant. Chacun à son tour raconta ses prouesses, mêlant le mensonge à la