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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Marie-Louise. On eût dit un ange taillé dans le marbre blanc. Le muet regrettait presque d’être entré dans cette maison suspecte. La Louise, éveillée par sa mère, arrivait en robe de nuit. Elle eut pu servir de modèle pour une statue du désordre. Le muet regardait avec surprise l’un des cinq. Celui-ci regardait l’orpheline.

— Marie-Louise ! dit tout à coup le bandit.

— Mon oncle ! s’écrie la petite, toute émue. Et elle se jette dans les bras du nouveau brigand.

Le muet sent un frémissement dans toute sa personne. La douleur et la colère, le regret et la peur déchirent son âme. Il se dresse, saisit l’orpheline et la ramène à lui.

— Laissez cette petite fille, voleur d’enfant ! hurle le brigand, qui reprend Marie-Louise par une main.

Le muet enlace sa protégée de son bras nerveux et la retient. L’oncle, furieux, crie : Laissez-la, où je lui arrache l’épaule !

L’enfant se met à pleurer. Le vieux intervient et dit à Djos : Cette petite a reconnu son