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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— C’est vrai ! dit Picounoc.

— C’est vrai ! dit Sanschagrin.

— Et quand tu t’es retourné vers le coin de l’armoire, hier soir, est-ce que je ne t’ai pas vu faire quelqu’invocation au Christ ou à sa mère ? reprend Poussedon que le succès grise.

— Peut-être invoquait-il le génie de la forêt, dit l’ex-élève de troisième.

— Il était tourné vers l’armoire ? demande un autre, c’est qu’il invoquait sainte cruche.

Djos voit qu’il fait mieux de rire que de se fâcher, car tous se tournent contre lui : C’est vrai, répond-il, j’ai prié sainte cruche de vous verser un peu de son esprit, vous êtes si sots !

Cette répartie lui rend ses compagnons favorables. Mais Poussedon, blessé dans son amour propre, continue de le piquer : Il a honte d’avoir prié, dit-il ; moi j’aime mieux ne rien dire au bon Dieu, personne ne me soupçonne d’hypocrisie.

— L’hypocrisie est le plus infâme de tous les vices ! chante la voix nasillarde.

Rex vitiorum ! dit l’ex-élève.

— Je ne suis pas plus hypocrite que vous !