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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Oui, en effet ! continue Poussedon.

— Tais-toi donc !

— C’est-à-dire qu’elle me préferra toujours à tout autre… quand je serai là.

— Quand tu seras là ? Beau dommage !

— Eh bien ! moi je te dis que tu mens !

C’est Djos qui s’emporte ainsi.

— Crois-tu, Djos, riposte Poussedon, qu’elle aimerait un dévot comme toi ?

— Comment un dévot comme moi ?

— Oui ! un dévot ! Ah ! c’est elle qui t’enverrait dire ton Ave, Maria, au pied du lit, car elle ne voudrait pas te faire déroger à ta sainte habitude.

— Pas mal ! pas mal ! s’écrient les amis.

— C’est faux ! Je ne prie pas le bon Dieu !… pas plus que vous autres !…

Poussedon ne se tient point pour battu : — Comme si, l’autre nuit, je ne t’avais pas vu, repart-il, te glisser une minute en bas de ton lit et faire le signe de la croix !

In nomine Patris ! ajoute l’ex-élève.

— Et marmoter ton Ave, Maria ! continue Poussedon.