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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Dis un Ave, Maria de plus.

— Je dirai ce que je voudrai ! C’est mon affaire ! Fermez-vous !

— Tiens ! il est de mauvaise humeur, pas de plaisir, c’est fini !…

— Paul, donne-lui donc un coup pour le remettre, repart Picounoc.

L’ex-élève prend la cruche : Donne la tasse ! dit-il à celui qui se trouve près du seau.

Les yeux de Djos jettent un vif rayon ; sa face se déride. Il n’est pas laid ce Djos, mais il a l’air méchant. On voit qu’il est intelligent ; mais il y a beaucoup d’ombres dans son esprit. Il est comme un tableau bien commencé et mal fini, comme une statue fièrement ébauchée et mise de côté par le sculpteur capricieux. Il prend la tasse et boit. Picounoc, d’un air sérieux : Tu ne dis pas ton Benedicite ?

Djos fait le signe de la croix. On applaudit.

— Tu sais qu’un bon chrétien doit offrir toutes ses actions au bon Dieu, continue Picounoc.

— Et ses omissions ? Demande Djos que le whisky dispose au badinage.