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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— C’est vrai ! c’est vrai ! crie Tintaine.

— Il récite un Ave, Maria, dit Fourgon, et c’est vite fait !

— Le temps d’y penser ! ajoute Lefendu.

— Le temps de n’y pas penser ! riposte Picounoc.

— Pourquoi un Ave, Maria, demande Sanschagrin.

— Une promesse à sa défunte mère. C’est lui qui me l’a dit, répond Fourgon.

— L’imbécile !

— N’ai-je pas raison ? reprend Picounoc.

— Oui ! oui ! Enfoncé, l’ex-élève ! enfoncé Paul Hamel ! Paie la traite pour ta peine ! s’écrient plusieurs voix.

— Si je suis condamné, je paierai, répond l’ex-élève ; mais j’en appelle à votre conscience : Conscienciam invocabo !

— Paie ! paie ! c’est la conscience qui le dit.

L’ex-élève s’incline profondément et, en se relevant, il tire de dessous un lit de sapin, une cruche au ventre rebondi. Un éclat de rire égaie la cabane. Versant le whisky dans une tasse de fer blanc, Paul Hamel défraie ses amis, mais il soutient que Picounoc n’est qu’un