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l’affaire sougraine

— Jeune homme, demanda M. D’Aucheron avec fatuité et comme s’il eut été un vieillard, lui, vous ne refuserez pas, j’espère, de réparer l’outrage que vous avez fait à l’honorable monsieur Le Pêcheur.

— Si, par ma vivacité, j’ai blessé ici quelque personne que je ne voulais pas atteindre, je le regrette infiniment.

— Êtes-vous satisfait, monsieur le ministre, demanda D’Aucheron ?

— Je me contenterai de ces excuses, répondit le ministre.

— Il n’est guère difficile, dit Duplessis à son voisin, mais : « À petit saint petite offrande. »

Le ministre, tout triomphant, passa dans le salon. Léontine causait avec Ida de l’incident qui venait de se produire dans le fumoir, car tout ce qui se disait là, s’entendait du salon. Léontine, tout en étant bien aise de voir Rodolphe donner la réplique à son rival, craignait qu’il ne se fît un ennemi de son père.

— Je crois que j’ai mal choisi mon temps pour demander une subvention plus considérable en faveur des maisons de charité et d’éducation, dit le père Duplessis.