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l’affaire sougraine

— Ils n’ont jamais eu d’enfants, je crois.

— Pas depuis que je les connais. Ils ont pris une orpheline peu de temps après leur arrivée ici.

— C’est mademoiselle Léontine.

— C’est mademoiselle Léontine, un beau brin de fille…

D’autres causaient un peu plus loin sous les flots de lumière qui tombaient des lustres et ne se gênaient pas pour rire.

— Voyez donc madame chose, disait l’un, comme elle prend des airs de chatte.

— C’est son air ; je vous jure qu’elle est sage répondait l’autre. Elle a des griffes sous ses pattes de velours.

— Vous aurait-elle égratigné ?

— Je me tiens toujours loin de ces charmants petits animaux-là.

— Mademoiselle Léontine danse bien, n’est-ce pas ? Et notre jeune ministre, voyez donc s’il y met de l’entrain.

— Ce qui m’étonne c’est qu’il n’aille pas plus vite que le violon.

— Vilbertin garde bien la mesure, malgré son poids énorme.