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l’affaire sougraine

— Monsieur le notaire Vilbertin, annonça un serviteur d’occasion placé en sentinelle à la porte du salon.

— Ce cher notaire ! s’écria madame D’Aucheron, qui laissa de nouveau sa phrase inachevée.

Le notaire donna une poignée de main aux dames, une autre à son ami d’Aucheron, salua le vieux professeur, s’inclina aussi profondément que le lui permettait la proéminence de son ventre, devant madame Duplessis, et tout essoufflé, s’assit dans le plus large fauteuil. Il était connu, le notaire ; son avarice aussi. Le professeur pensa en le voyant :

« C’est une folie que de vivre pauvre pour mourir riche. »

Le timbre retentit encore, retentit souvent, et les invités arrivaient, arrivaient toujours.

Joseph, le domestique, gauchement affublé d’un habit bleu barbeau garni de boutons dorés, se tenait près de la porte, pour recevoir les messieurs et leur indiquer une petite salle où ils pourraient refaire le nœud de leur cravate et les désordres de leurs cheveux, avant de monter, car le salon était au premier étage.