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l’affaire sougraine

Voilà bien pourtant la vérité. « Comme on connaît les saints il faut les honorer »

— Vous allez chez monsieur D’Aucheron, peut-être ? observa madame Villor.

— Je vais chez monsieur D’Aucheron. Je ne serai pas fâché de rencontrer là quelques uns de nos hommes politiques. Je veux leur dire dans l’intimité, ce que je pense de leur manière de gouverner. J’ai ma petite influence. Puis on a souvent besoin de plus grand que soi. J’ai une autre raison. J’accompagne ma femme. « Le cœur mène où il va. » « Qui prend s’engage. »

— Comment ! madame Duplessis va au bal ? exclama madame Villor.

— Eh oui ! comme elle irait à un enterrement. Même elle se mêle d’intriguer. Pas dans la politique ; cette bêtise-là n’est bonne que pour nous, les forts. Elle fait dans les amours. Pas comme entremetteuse, par exemple, oh ! non ! Comme protectrice de l’innocence menacée. Un beau rôle pour une femme qui a sacrifié, un jour, l’avenir le plus brillant à la foi promise. « Mais il n’y a ni belles prisons, ni laides amours. »

Il paraît que notre jeune ministre Le Pêcheur, a témoigné le désir d’épouser la dot de Mlle  D’Au-