Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
l’affaire sougraine

Des larmes coulaient des yeux de madame Villor.

— Monsieur, dit Rodolphe, j’aurais voulu vous connaître plutôt. ; un jeune homme comme moi gagne beaucoup dans la fréquentation d’un homme comme vous.

« Chacun est fils de ses œuvres. » « Il faut puiser tandis que la corde est au puits. » Tout de même, jeune homme, je crois que vous n’avez pas perdu votre temps. Les bons conseils de votre tante ne sont pas tombés dans une terre aride. Tant mieux. J’aime beaucoup la jeunesse, beaucoup. C’est elle qui est l’avenir. Une génération croyante et chaste forme toujours une époque de force, de gloire et de grandeur dans la vie d’un peuple. Oh ! la jeunesse, si on savait mieux préserver sa foi ! La morale va souvent se perdre sur les écueils du monde si elle n’a pas la foi pour guide. « À navire sans pilote tous les vents sont contraires. » La vraie foi ne fait pas souvent naufrage. Sachons l’inculquer et la morale suivra. « La barque sous voiles n’est pas ballotée comme le vaisseau désemparé. »

Dirait-on, à m’entendre, que je deviens mondain que je ne rêve plus que bal et grande soirée ?