Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
l’affaire sougraine

vie… Mais j’ai un autre sujet de bonheur encore.

— Oui ? lequel, dis vite, fit Ida.

— Je vais au bal.

— Chez monsieur d’Aucheron ?

— Chez monsieur D’Aucheron ! Le petit ange du foyer ne m’a pas oublié. Les portes vont s’ouvrir à deux battants pour me recevoir… Papa d’Aucheron s’améliore ; c’est évident. Il faut que je me fasse spirituel et beau, pour plaire à la mère. Quand on la mère pour soi le reste nous est donné comme par surcroit. Me faire spirituel, je suis bien amoureux, pour cela. Il parait que l’on est bête quand l’on est amoureux. Beau ! cela dépend beaucoup du caprice des gens qui vous regardent.

— Si mademoiselle Léontine t’entendait, Rodolphe, elle croirait vraiment que tu l’aimes, remarqua madame Villor.

— Je vous dis, ma tante, que je l’aime comme deux.

— Elle a bien des qualités, cette jeune fille, et ce qui ne gâte rien, elle héritera d’une belle fortune.

— Vous avez raison, tante, elle est pleine de grâce et de vertus ; vous n’avez pas raison, tante,