Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
l’affaire sougraine

— Et quel est ce propriétaire qui vous menace de la sorte ?

— Le notaire Vilbertin.

— Vilbertin ! c’est l’ami de papa. Soyez tranquilles, vous ne serez point maltraitées. Je parlerai pour vous à mon père ; je parlerai au notaire. J’ai de l’influence ; vous verrez. Consolez-vous ; riez. Voyons, ne pleurez plus, — je vous promets que tout cela va s’arranger.

On entendit tout à coup des pas légers qui montaient dru les degrés tortueux, et une voix joyeuse qui égrenait des notes d’oiseau qui s’envole.

— C’est Rodolphe, fit madame Villor.

— Je me cache, dit Léontine. Une espièglerie.

La porte s’ouvrit.

— Bon jour, petite tante, bon jour, jolie cousine ! Embrassons-nous : j’ai du bonheur plein le cœur : j’en ai jusque sur les lèvres… maintenant que je vous embrasse.

— As-tu passé tes examens ? demanda la tante.

— Oui, passé, ce qui s’appelle passé !

Maintenant on va commencer à tuer légalement ses semblables, sous prétexte de leur conserver la