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l’affaire sougraine

vais l’oublier, elle, je serais encore heureux… L’oublier ! l’oublier !…

Rodolphe dit :

— Si nous allions voir le père Duplessis, c’est un homme de bons conseils…

— Je le veux bien, répondit Leroyer. Venez avec nous, monsieur Vilbertin.

Le père Duplessis était en tête à tête avec Horace, un gai compagnon des âges passés qui ne vieillit pas. Il fut enchanté de la visite, enchanté, mais presque stupéfait. Ce qui l’étonnait, c’était de voir ensemble Rodolphe et le notaire. Après tout, se dit-il, sage ennemi vaut mieux que fol ami.

Le jeune docteur prit la parole et annonça la guérison de sa tante, puis il exposa ce qu’elle avait raconté au sujet de la petite fille de la Longue chevelure. Il fut assez délicat pour ne pas faire allusion à l’argent. Le notaire était tout surpris d’une si haute indulgence ; il n’en suait pas moins à grosses gouttes, tant il avait peur.

— Attendez donc ! fit Duplessis, attendez donc !… est-ce que… ? Ah ! par exemple, ce serait bien drôle…