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l’affaire sougraine

— Votre beau-père, vous connaissait sans doute, car il a bien pris ses précautions… repartit le sioux. Il a chargé quelqu’un de vous surveiller et de vous forcer à faire la restitution qu’il ne pouvait plus faire, lui ; mais ce que je veux, c’est mon enfant, ajouta-t-il avec douceur ; je n’ai nul besoin de l’argent que vous avez reçu, je ne veux pas qu’il en soit question, je suis riche, très-riche.

Le notaire essaya de nier encore, mais devant les promesses formelles de la Longue chevelure et de Rodolphe, qu’il ne serait nullement inquiété au sujet de l’argent, s’il aidait à retrouver l’enfant ; devant l’espérance d’arracher encore quelque chose à la reconnaissance du généreux indien, il consentit à parler.

— J’ai passé quelques mois aux États-Unis, avoua-t-il, et je suis ensuite venu demeurer à Québec. Je ne me suis jamais occupé de l’enfant… je ne sais pas où elle est… je ne l’ai jamais vue…

— Ô mon enfant ! mon enfant ! soupirait la Longue chevelure… si je la trouve, je vous récompenserai bien.

Le notaire était presque ému. Il pensait.

— Comme cela tourne bien ! Après tout, l’argent console de l’amour quelquefois… Si je pou-