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l’affaire sougraine

Il ne se souciait plus d’imposer ses volontés à la jeune fille ni d’intervenir dans ses amours. Vilbertin le menaça.

— Tout m’est égal, maintenant, répondit D’Aucheron. La ruine matérielle n’est rien à côté de l’autre.

Vilbertin ne lâcha point prise. Rien n’est tenace comme un jeune amour dans un cœur vieux. Il imagina un moyen qu’il crut irrésistible pour obtenir la jeune fille et devenir le maître de ses destinées. Il dit à Sougraine son père.

— Mademoiselle Léontine est votre fille, n’est-ce pas ?

— Je n’ai pas de preuves certaines, mais madame D’Aucheron me l’a donné à entendre :

— Vous allez la réclamer ; je paierai les frais. Adressez-vous aux tribunaux. Allez trouver D’Aucheron d’abord, et demandez-lui d’être raisonnable. S’il refuse pas de pitié. Je le ruine. Il me doit tout ce qu’il possède. Quand il n’aura plus d’argent, et en conséquence plus d’amis, il ne sera plus en état de supporter les frais d’un procès et sera condamné d’avance.

Sougraine, sans se demander pourquoi, fit comme le voulait le notaire, son fils.