Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/387

Cette page a été validée par deux contributeurs.
389
l’affaire sougraine

Transquestionné par M. Lemieux le curé ajouta :

— Un peu avant son départ Sougraine est venu à confesse et à communié.

Hermine Auger, un autre témoin, fut appelée.

— Il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans, dit-elle, je demeurais chez monsieur Raymond Beaudet, à St. Jean Deschaillons. Un soir du mois d’octobre, j’étais au bord du cap et j’entendis du bruit sur la grève. Un homme criait : Ma maudite, je vais te tuer et te noyer ? Une voix de femme répliquait en pleurant : Laisse-moi donc, j’ai les pieds gelés, je vais, mourir. Elle disait aussi : je vais me noyer ! Un peu plus tard j’ai vu un canot qui s’en allait. Il y avait un homme à l’arrière et quelque chose de blanc au milieu.

À une transquestion qui lui fut posée par M. Lemieux, elle répondit :

— Après le départ du canot, j’ai encore entendu du bruit sur le rivage ; c’était toujours la voix de femme qui continuait ses lamentations.

Alors comparut Metsalabanlé, le chef abénaqui de Bécancour.

— Je me nomme Joseph-Louis Metsalabanlé. Je suis le chef des Abénaquis de Bécancour. Mon nom signifie : un homme que l’on a renfermé par