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l’affaire sougraine

— Moi, dans ce cas, je ne fais plus partie du monde, car j’ignore entièrement le pouvoir occulte de la femme.

— Puisses-tu toujours y échapper ! Défie-toi, cependant, car il suffit d’un regard pour éveiller le cœur le plus endormi. Tiens ! moi… Mais je ne suis pas venu pour soutenir une thèse, comme un docteur, ou m’épancher comme un amoureux. J’ai besoin de quelques dollars, une centaine tout au plus, pour terminer les apprêts de ma fête. Elle va être éblouissante, ma fête. Il faut qu’on en parle longtemps. Plusieurs journalistes y sont conviés. Les principaux. Les journalistes, voilà des gens qui ont du flair. Il y en a qui sont de force à faire lever la perdrix où il n’y a que des merles, et à mettre en fuite, par leurs aboiements, le gibier du carnier.

Le notaire ne l’écoutait plus, il calculait.

— Cent piastres pour terminer, diable ! le commencement a dû être joli. Et si tu allais manquer ta section ? Si ces messieurs avaient la digestion pénible et l’estomac ingrat ?

— J’ai une autre corde à mon arc, une bonne, celle-là.

— Montre vite cette corde suprême qui…… t’attend.